MELISSA FOLLET #43

L’art du vivant – Mathilda

500 000, c’est le nombre de Chimpanzés restants sur Terre. Ils sont en danger, par notre seule faute. Pourtant, Mathilda est apaisée, allongée là, en pleine rue. Elle plonge son regard dans le nôtre avec bienveillance et tendresse.

L’émotion est au cœur de mon travail. Je la perçois comme la genèse d’une connexion entre deux éléments. Plus l’émotion est forte, plus la connexion sera intense, et plus l’impact sera grand. Le regard de Mathilda me touche au plus profond de mon Être.

C’est ce cheminement émotionnel que je cherche à révéler en représentant le Vivant. Si on prend le temps de le contempler en profondeur,  il y a quelque chose d’unique dans le regard. Quelque chose de vrai. Quelque chose de pur. Quelque chose que parfois, nous, humains, avons perdu en nous excluant du Vivant ; pourtant, nous en faisons toujours partie…

Je dédie cette peinture aux organismes, associations, refuges… qui veillent avec force à la survie des populations des chimpanzés.” Melissa Follet

Biographie

“Du haut de mes deux ans, lorsque mon ventre criait famine, ma mère me mettait dans la chaise haute avec une feuille et un crayon afin de cuisiner dans le calme… Peindre a toujours été pour moi un moyen d’apaisement. C’est comme si chaque coup de pinceau, chaque coup de crayon était un morceau de moi que j’extériorisais sur la toile.
Vingt trois ans plus tard, je me suis aperçue que cela est toujours un besoin vital. Peindre me fait me sentir vivante. Libre. Expressive. Comprise.
Dès mes débuts, je m’oriente presque instinctivement vers l’art du Vivant. Spontanément j’ai voulu mettre ce besoin vital, qu’est cet acte de peindre, au service d’une cause plus grande que moi : la préservation du Vivant.

C’est grâce aux émotions que les histoires se créent et s’intériorisent.

L’émotion est le cœur de mon travail. Je la perçois comme la genèse d’une connexion entre deux éléments. Plus l’émotion est forte, plus la connexion sera intense, et plus l’impact sera grand.
C’est ce cheminement émotionnel que je cherche à révéler en représentant le Vivant et plus particulièrement les animaux. Ils ont quelque chose d’unique dans leur regard. Quelque chose de vrai. Quelque chose de pur. Quelque chose que nous, humains, avons perdu en nous détournant du Vivant.

En m’appropriant la technique du clair-obscur, en peignant ou dessinant sur un fond noir, je cherche à capter une émotion, une sensation, un sentiment que celui qui regarde interprétera intimement. Par cette émotion si pure, si puissante je cherche à capter l’attention des animaux humains. Je tends à montrer ce qu’on a eu tendance à oublier, à ignorer, à camoufler, à faire taire.

De tous temps, les humains se sont toujours rassemblés et mobilisés autour de récits communs. Je pense que c’est par l’émotion que ces histoires se créent et s’intériorisent.

Je veux contribuer au récit du Vivant, pour le Vivant.

Toucher, impacter et faire réagir sont finalement les racines de ma démarche.
Le noir est la force, le blanc est un mot.”

Melissa Follet

Photos de la page (sauf indiquées) : © Claudio Sanyour